Dune. On ne présente plus l’oeuvre de Frank Herbert qui fascine toujours même près de 60 ans après son écriture. Dune est considérée comme un roman emblématique de science-fiction qui engendra un nouveau genre. Il servira de base pour toutes les œuvres similaires qui ont suivi. Aussi bien représenté que du Tolkien, Dune est toujours décortiqué de nos jours par la complexité des thèmes qu’il aborde et surtout pour ses personnages aussi grandioses qu’une épopée historique telle qu’Anna Karénine.
Je vous parlerai aujourd’hui du premier bouquin (la saga en comporte 6 qui composent le cycle de Dune et des dizaines d’autres écrits par le fils d’Herbert après la mort de ce dernier) considéré comme la référence du genre. En lisant Dune près de 60 ans après sa publication, on comprend l’impact qu’il a eu sur toute la pop culture. La structure de quête initiatique pour transcender l’état de son personnage a été utilisé des milliers de fois dans des œuvres cinématographiques ou littéraires populaires. On pense à Star Wars, Harry Potter, Matrix etc. Tous prennent en considération la naissance d’un héros à travers des épreuves qui le mènent vers son cheminement final. Mais ils n’ont jamais été raconté comme dans Dune.
On y suit les aventures de Paul Atreides, qui se retrouve malgré lui entraîné par ses parents sur la planète Arrakis. Son père, Le duc Leto Atreides, devient le régent de la planète mais découvre très vite une machination orchestrée par les Harkonnens, un peuple tyrannique. Paul se retrouve bientôt emporté dans un maelstrom d’évènements majeurs qui le mèneront vers le chemin du Lisan Al Ghaib, le messie prophétisé par les Fremen, habitants d’Arrakis, qui mènera la rébellion pour les libérer du joug des puissances politiques de l’univers. Ce qui surprend en lisant Dune c’est le côté politico mystico-religieux de l’oeuvre. Herbert prend son temps pour développer ses personnages telle une tragédie grecque en y injectant des moments teintés de mysticisme hallucinant. Comparé à un Seigneur des anneaux, il est épique non pas dans la dimension de ces batailles épiques mais dans le traitement de ces personnages d’une profondeur redoutable. Paul est un héros mais avec des questionnements, des peurs et lorsqu’il transcende son état de simple humain pour devenir un être d’une puissance supérieure, Herbert démontre ce qui peut arriver quand l’être humain perd ce qu’il a de plus précieux : son âme.
Dune est une oeuvre unique parce qu’il propose une autre vision de la science-fiction. On est très loin des batailles spatiales épiques de Star Wars (certaines séquences de combat sont détaillés en quelques lignes) mais l’atout du bouquin demeure dans sa façon profonde d’entrer dans la psyché de ses personnages. Il peut être manichéen par moments mais il arrive aussi à sortir des sentiers battus avec des retournements de situation incroyables. Exit créatures extraterrestres, Robots révolutionnaires, Dune est profondément humain de par son univers réaliste. Le roman renvoie beaucoup à la religion (le messie qui délivrera un peuple de l’oppression), la politique (Dune devrait être offert à tous les politiciens du monde) et aussi la philosophie. La philosophie occupe une part importante dans l’histoire avec ces questionnements sur la nature de l’homme, ce qui nous fait tiquer et comment se surpasser pour atteindre l’étape supérieure de notre évolution.
Pour en finir, Dune demeure une oeuvre littéraire d’une richesse inouïe. Elle est intemporelle de par son sujet mais surtout sa singularité. Aucune oeuvre ne raconte ce que Dune raconte. Certes certains aspects ont été repris et utilisé, mais son Lore demeure unique et confirme qu’il est et demeure l’une des meilleurs œuvres littéraires de science-fiction de tous les temps.
Note : 9/10