Fascinante Saga que celle de Fast and Furious (tout dépend dans quelle mesure on le prends). Commencé comme un ersatz de Point Break mais avec des voitures, le premier film réalisé par Rob Cohen, avait le mérite de proposer, certes du déjà vu, un thriller effiace dans l’univers du tuning de voiture. Mené par un duo d’acteurs assez cohérent (Vin Diesel, fraichement reconnu grâce à son rôle de Riddick dans Pitch Black, et Paul Walker, un quasi inconnu qui ne le restera pas pour longtemps mais qui est parti top tôt, victime d’un terrible accident de voiture) Le film a connu deux suites qui reprenaient un peu ce qui faisait le succès du premier, tuning de voiture, jolies demoiselles, scènes d’action rapides avec des bolides de courses filmés comme des icones. Puis vint le 4 qui introduisit un nouveau style dans la série : le film d’espionnage. Depuis on a eu une surenchère de concept tous plus extravagants les uns que les autres avec un casting etoffé par les gros bras du moment : The Rock, Jason Statham, Tony Jaa et dans ce présent volet : John Cena. On a aussi eu droit à certaines déccouvertes dont Gal Gadot, qui débuta dans les Fast avant de devenir Wonder Woman mais aussi des stars de renom tel que Charlize Theron ou Kurt Russell. Mais la marque Fast and Furious (on peut parler d’une marque vu la façon par laquelle les films sont vendus) s’est carrément eloigné de l’idée de base en devenant une sorte de mélange entre Mission impossible et James Bond (période Roger Moore) en plus grossier et WTF. Ce dernier volet continue sur cette lancée mais en délaissant (encore plus) toute cohérence dans l’entreprise.

Fast 9 débute sur un flashback qui raconte un moment tragique dans la vie de Dom Toretto et nous dévoile qu’il avait un frère (encore une idée saugrenue des scénaristes qui ne savent plus quoi inventer pour justifier l’intrigue de ce nouvel épisode) qu’il a rendu responsable de cet évènement tragique. Ce dernier refait surface lors d’une intervention de l’équipe et commence ainsi  une course contre la montre pour sauver le monde (baillement). On se rends compte qu’à force de vouloir à chaque fois en faire des tonnes, F9 tombe dans le ridicule. Boursouflé par des idées de mise en scène grossières tout en assénant le spectateur d’effets visuels (aussi laid qu’un mauvais jeu video mal fini). Le retour de certains personnages (dont un ressuscité) ne sert strictement à rien et n’apporte aucune cohérence narrative à un scénario inexistant, imaginé par un gosse de 5 ans. La franchise aurait pu jouer la carte de l’auto dérision avec un des protagoniste qui tourne Meta et se pose la question sur le fait qu’il sont peut ètre doté de superpouvoirs. Malheureusement, cette idée est vite expédié comme un vulgaire joke débile.

On peut comprendre qu’on propose du divertissement complêtement exagéré tout on l’assumant avec un certain fun. Le problème réside dans le fait que ce n’est jamais fun et on a plus tendance à tourner de l’oeil ou à se secouer la tète devant un spectacle désolant qui pousse son concept (s’il y en a) aussi loin que possible tout en allant dans des territoires complètement débiles. On sent la machine à sous en marche au détriment du bon sens mais surtout en laissant de côté l’identité qui rendait unique la franchise : les voitures. A force de faire monter les enchères, les voitures sont carrément relegués comme des accessoires alors que l’essence mème des premiers films tournaient autour. Le pillage des idées de scènes d’actions existantes est mis au grand jour avec des scènes piqués dans le 6 Underground de Michael Bay ou encore The Dark Knight de Nolan mais boosté grossièrement pour en mettre plein la vue. Une scène finale renvoie directement à Armageddon mais qui s’est  maladroitement fusionné avec le générique du film d’animation culte Metal Hurlant.

Entre un John Cena qui semble se demander ce qu’il est venu faire là, un Vin Diesel qui devient de moins en moins compréhensible lorsqu’il balance ces lignes de dialogues, un Tyrese toujours aussi bavard et indigeste, une Charlize Theron présente mais effacée, une Michelle Rodriguez dont le personnage est devenu un faire valoir, l’absence de charactérisation  se fait encore plus ressentir dans ce volet et devient un pretexte pour justifier toute cette mascarade. La notion de famille, qui est le coeur même de la saga, est devenu ridicule (on en fait des memes sur internet) tout en étant utiliser comme un gimmick d’un autre temps.

Au vu d’une séquence poste générique à la MCU, on a pas l’intention de s’arrèter en si bon chemin. Les retours sur ce dernier épisode sont par contre pas foufou (même venant des fans de la saga) et on espère trouver le bout du tunnel. Cette franchise, au final, se rapproche beaucoup plus d’un film de super heros avec ces surhommes, son univers où personne ne meurt vraiment (on prends les paris sur le retour de Gal Gadot pour le prochain), sa façon grossière d’aborder le cinéma d’action (qui mérite beaucoup mieux) et sa facheuse manie de tomber dans l’éxagération jusqu’à perdre un semblant d’identité au détriment de l’incohérence grotesque. Arrêtez le massacre.

2/10

 

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