Ah le film de super héros .. Ce genre qui en fait des émules chaque jour au risque de friser l’overdose. Depuis un certain temps, même si le genre se porte extrèmement bien (il y a qu’à voir les chiffres de Black Widow, sortie il y a une semaine, pour s’en convaincre), on sent une certaine lassitude dans certaines productions. La proposition de concept nouveaux devient de plus en plus rare malgré quelques fulgurances bienvenues (Les séries Invincible et The Boys) qui font que le genre peut proposer des perles quand il le veut. Comment je suis devenu un super héros ? production française annoncée au comic con de 2015, devait sortir en 2020 mais, uite à la pandémie, a vu sa sortie repoussée à maintes reprises avant de se retrouver sur Netflix. Basé sur le roman de Gerald Bronner, Comment je suis devenu un superhéros? ne se veut pas être une réponse au film de super-héros américain, sans le budget mais une métaphore sur la société actuelle qui interroge la notion d’héroisme, dixit le réalisateur Douglas Attal (dont c’est le premier long metrage). Il cite comme influences majeures le Watchmen d’Alan Moore, Batman et Daredevil .

Pitch Power

En quoi ce film se démarque t il des autres productions du genre ? Dans le fait qu’il propose une vision du super héroisme sous un autre oeil. Celui du polar français qui oscille entre humour française et critique sociale. Le pitch n’a rien de vraiment originale, certains le compareront au très mauvais Project Power avec Jamie Foxx, dans le fait qu’il propose la même intrigue : une drogue dure qui donne des super pouvoirs à celui qui le consomme. Mais là où CJSDUSH se trouve être une meilleure proposition que Project Power (Le roman a été écrit en 2005 bien avant l’écriture du pitch de Power) c’est dans son fil narratif qui se laisse suivre facilement sans aucun artifice. On suit l’enqueteur Moreau (sorte de mélange entre Deckard de Blade Runner et Richard Berry) interprété par Pio Marmai, qui se voit affligé une co équipière (Sympathique Vimala Pons) pour enquêter sur une explosion criminelle dans une discothèque et l’attaque d’un étudiant avec des super pouvoirs sur ses amis lycéens, après avoir ingurgité une nouvelle drogue. Ses deux cas, que tout sépare, semblent avoir un lien et nos enquêteurs se retrouveront à faire équipe avec un groupe de super héros à la retraite pour démanteler le réseau d’un ennemi d’un nouveau genre.

Frenchie connection

Le film n’essaie jamais de se prendre pour une production à la Marvel. Il garde l’ambiance très chère au cinéma français et à aucun moment ne délaisse ses origines pour essayer de singer ce que font les ricains. CJSDUSH propose une brochettes de personnages sympathiques dont Pio Marmai en enquêteur maldaroit, ancien agent de liaison d’une équipe de superhéros. Il demeure un personnage imparfait mais qui séduit par ses défauts et sa tronche de chien battu qui cachent des ressources insoupconnés pour mener à bien son enquête. Benoit Poelvoorde est hilarant , en même temps tragique, en superhéros à la retraite atteint de Parkinson. Leila Bekhti en super héroine, qui possêde le don de voyance, reconvertie en travailleuse sociale pour jeunes délinquants et Vimala Pons en co-èquipière dépassée par les méthodes de son collegue mais qui essaie tant bien que mal de faire son travail tout en essayant de percer le mystère Moreau. L’autre force du film réside dans la façon dont il traite son sujet avec un réalisme qui renvoie beaucoup à la situation vécue dans les banlieus. La facilité à laquelle les jeunes se procurent des produits illicites et les effets néfastes de ces derniers. La critique sociale est très bien emmené tout en se mélant avec l’adn super héroique sans oublier le côté fun de ce genre de production. Attal gère son histoire comme il le faut avec des rebondissements bienvenues et arrive encore à surprendre dans un genre qui commence vraiment à s’éssoufler.

Action Stop

Même si les effets spéciaux sont assez reussis, la grande faiblesse de Comment je suis devenu un super héros réside dans ses scènes d’actions. Elles manquent cruellement de dynamisme , d’idées de mise en scène et font un peu tache avec ce qui nous est proposé ailleurs. On est très loin d’un Christophe Gans ou d’un Alexandre Aja en terme de mise en scène qui donne parfois un cachet de téléfilm à certaines séquences. On peut quand même saluer l’envie de proposer autre chose de ce qui se fait actuellement (même si le film tombe un peu dans ce piège avec le climax) . Certains choix de dialogues peuvent aussi paraitre un peu ridicule tout comme certains personnages ( Clovis Cornillac en superman du pauvre, désolé mais c’était un peu too much) .

Verdict

Alors qu’il n’est pas exempt de défauts, Comment je suis devenu un Superhéros est un très bon divertissement qui propose beaucoup plus que ce que je pensai voir dans ce genre de productions. Il n’a rien à envier à ses ainés américains et arrive à avoir une identité propre tout en nous faisant passer un très bon moment. Sans être une référence du genre, Attal ouvre la porte à d’autres productions francophones du même style. Decidemment avec The Deep house de Maury et Bustillo, Titane de Julie Ducournau et La Nuée qui arrive bientôt sur Netflix, on peut dire que le cinéma de genre français continue à faire parler de lui et c’est tant mieux.

7/10 

Comment je suis devenu un super héros est dispo sur Netflix

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