Attention petit ovni cinématographique en vue !!! Découvert après un survol qutotidien des différents sites spécialisés, Come true m’a tout de suite intrigué par la bonne note reçu sur la plupart des critiques que j’ai pu voir et aussi par sa bande annonce mystérieuse et singulière qui ne dévoile rien sur l’intrigue du film mais donne envie. Produit par Vincenzo Natali à qui l’on doit Cube mais aussi le sous estimé Cypher et le sympathique Splice et réalisé par Anthony Scott burns (dont c’est la deuxième réalisation) un inconnu qui ne devrait pas le rester pour longtemps. Come true raconte l’histoire d’une ado qui ne dors pas car à chaque fois qu’elle tombre dans les bras de morphée, elle se retrouve face à face avec une ombre mystérieuse et menacante. Elle découvre une association qui conduit des expérimentations sur les troubles du sommeil et les cauchemars. Elle décide de se porter volontaire sans se douter que la réalité est tout autre.

Come true propose quelque chose d’assez spéciale dés le début avec ses visions surréalistes de cauchemar éveillé et son ambiance planante qui donne l’impression qu’on est vraiment dans un rêve eveillé. Prenant comme point d’orgue les théories de Carl Jung sur la nature des rêves (la décomposition du film en chapitre est un hommage au livre de Jung), le long métrage de Burns conjugue le rêve comme un univers parallèle dont le voyage se fait lors de la prise de sommeil. Le début renvoie beaucoup au Donnie Darko de Richard Kelly alors qu’on suit les pérégrinations de la jeune Sarah Dunne (Julia Sarah Stone, véritable révélation du film) qui a tout de l’ado qui se fait rejeté pour son côté introverti. Burns joue beaucoup sur l’aspect psychologique du personnage tout en impregnant son film d’une légêreté qui bascule à n’importe quel moment dans l’etouffement et l’horreur totale. Ses visions cauchemardesques foutent vraiment la trouille et se rapprochent beaucoup de l’univers de  L’echelle de Jacob d’Adrian Lyne (source d’inspiration majeure du jeu Silent Hill de Konami). La comparaison est flagrante avec le film de Lyne dans sa façon d’entrer dans la psyché de son personnage principal. Un traumatisme inconnu du spectateur semble être la cause de cette hantise.

L’aspect sensorielle de la mise en scène et du montage incitent le spectateur à s’impliquer à fond jusqu’à faire vraiment partie de l’entreprise. Le déroulement de l’intrigue monte en crescendo, emporté par la magnifique partition du groupe Electric Youth, accompagné de Burns sous le pseudonyme Pilotpriest. La BO fait partie intégrante du film tout en faisant beaucoup penser à ce que Nicolas Winding Refn propose d’habitude pour ses films (Electric Youth était déjà sur la bo de Drive).Elle vous hantera longtemps après la projection du film.

Come True excelle vraiment dans la façon dont sont posés ses base. Sans aucuns artifices (mis à part les visions cauchemardesques), elle convoque l’esprit des Cronenberg de la première heure tout en lorgnant du côté des cauchemars d’ Aronofsky (Mother et Black Swan surtout). Même si on sent les influences, le film ne tombe jamais dans la surenchére de références et arrive à avoir sa propre identité tout en étant unique en son genre. En offrant un genre de jeu de miroir (on ne sait plus où commence la réalité et où se termine le rêve), Anthony Scott Burns introduit un autre sentiment universelle : L’amour. Tel un intrus , elle se faufile sans crier gare et provoque un bouleversement qui fait chavirer les personnages dans un point de non retour. La  pureté de l’heroine, jusque là conservé farouchement, se trouve impregné par quelque chose de nouveau, opère une transformation tant au niveau du personnage aussi bien que sur le récit.

Mais là où le film tranche c’est dans son dénouement qui pourrait paraitre simpliste pour certains ou relevant du génie pour d’autres . Pour ma part, je l’ai trouvé comme une conclusion logique par rapport à tout ceux ce qui nous a été proposé. Elle se marie merveilleusement avec le thème principal du film et fair réfléchir bien après que le générique de fin ne soit terminé.

Certes, Come True n’est pas un film accessible et ses secrets sont révélés à qui sait lire entre les lignes. Son aspect contemplatif pourrait en rébuter certains. Mais le film de Anthony Scott Burns  est  le genre qui mérite plusieurs visions pour en cerner tous les recoins. Une experience sensorielle qui séduit par la beauté de ces plans, sa musique , sa mise en scène et surtout son interprète principale.

Disponible en Digital et en Blu ray

8.5/10

 

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