Connaissez vous RL Stine ? Si vous avez grandi dans les années 90- 2000, je pense que vous avez surementconnaître l’auteur à travers la série Chair de Poule. Robert Louis Stine a commencé à écrire des bouquins dans les années 80 et excelle dans le style horrifique pour enfants. On le surnomme le Stephen King de la littérature enfantine. Il touche aussi un public adolescent, un peu à la manière de Christopher Pike, en écrivant des histoires à suspense avec comme héros des ados pré pubère. Si Chair de Poule l’a fait connaitre au grand public, pour beaucoup c’est Fear streetune anthologie sortie dans les années 80, qui demeure sa pièce maitresse.

Tournant autour d’une malédiction qui sévit sur plusieurs époques, Fear Street comprends une bonne cinquantaine de récits, spin off etc..se déroulant la plupart dans la ville de Shady side. Netflix a acquit les droits et propose le premier volet d’une trilogie qui devrait sortir à une semaine d’intervalle. Aujourd’hui on s’attarde sur le premier volet : Fear Street Partie 1: 1994.

Scream 5.1

Avec sa séquence d’intro dans un mall, avec le Closer de Nine Inch Nails comme musique de fond, on se dit que Fear Street mets l’eau à la bouche et rends un hommage assez flagrant à Scream de Wes Craven tout en proposant un petit twist à la scène. Le film a déjà notre attention mais malheureusement ce sentiment est de courte durée car on se retrouve devant une énième production Netflix qui tends à faire l’apogée du Woke Culture. Si c’est naturel tant mieux, mais avec Fear Street on sent que tout est forcé pour emmener le spectateur sur des territoires qu’il s’en passerait volontiers. De l’héroine lesbienne en passant par le clash de culture, tout y passe mais de facon grossière. Un affrontement entre deux groupes de classes différentes tombe vite dans le caricatural, la romance entre les deux protagonistes principaux (même si la façon dont elle est introduite est interessante) n’est pas convaincante pour un sou avec tous les clichés du genre (premiers émois, scènes torrides sans excitation, je t’aime moi non plus mais on est bien ensemble) sans une once d’alchimie entre les deux interprètes. Une morale douteuse qui fait tiquer même le plus fervent des SJW.

Overdose de culture geek

Fear Street se retrouve prisonier de tous ces modèles dont il essaie, tant bien que mal, à rendre hommage. Tout un panthéon de Slasher movies y passe mais à l’opposé d’un Scream. Là où le film de Craven marquait des points, c’est qu’il arrivait à jouer sur les codes du genre sans perdre de son originalité. Ici l’hommage relève plus du copier coller (limite plagiat) avec un scénario en chute libre qui ne sait pas trop où il a envie de nous emmener. En utilisant une bande originale ancré à l’époque (On passe du Garbage, Radiohead , Portishead et Prodigy)  tout en faisant références à toute cette culture des 90’s (walkman, retro gaming, Minitel, pager) , Fear Street frise un peu l’overdose de références et n’arrive jamais à la cheville d’un Stranger things, qui joue dans le même régistre, mais de façon intelligente.

Verdict

Au final, Fear Street est un divertissement douteux qui n’allie jamais les deux univers dont il essaie de représenter (critique sociale et film d’horreur). En essayant de rendre hommage à une époque et surtout à des classiques du genre, il frole carrément l’indigestion culturelle geek et perds son identité en cours de route tout en allant dans tous les sens jusqu’à perdre l’essentiel : celui du récit consistant. La deuxième partie arrive cette semaine. Je vais quand même y jeter un oeil mais sans vraiment croire au miracle.

Disponible sur Netflix

3.5/10

 

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