Succès surprise lors de sa sortie en 2018, A Quiet Place s’est fait connaitre grâce au bouche à oreille public et devint un petit succès commercial tout à fait honorable. Le concept du film, qui tourne autour du silence en tant que juge pour la survie de l’humanité, est simple mais terriblement efficace. John Krasinsky, star de The Office, qui signe sa deuxième réalisation, a surpris tout le monde avec sa maitrise de la mise en scène et la facilité déconcertante à créer des scènes d’une intensité fascinante. Portée par une émotion viscèrale et tendue tout le long du film, A Quiet Place nous avait achevé avec un final prometteur en forme de cliffhanger jubilatoire. Ce qui nous amène à cette suite, qui nous arrive maintenant (aprés avoir été repousser suite à la pandémie en 2020) avec toutes les attentes que pouvaient susciter la fin du premier volet.  Arrive-t-elle à transcender l’originale ou alors nous faire regretter que le film ne soit pas resté tel quel ?

Suite Reussi 

Ni l’un ni l’autre, A Quiet place : Part 2 démarre en trombe avec un prologue saisisant et immersif qui nous propose 15 min de tension pure qui monte en crescendo. Dês le début, Krasinsky nous démontre que son savoir faire sur le premier film n’était pas un One shot ticket. Passée  cette introduction, le film continue là où on avait laissé les personnages à la fin du premier volet. Evelyne, Regan et Marcus décident d’aller trouver d’autres survivants pour faire passer le message qu’ils savent comment détruire ses créatures . Mais pour se faire, ils vont devoir faire face au monde extérieur et découvrent très vite que les extra terrestres ne sont pas les seuls menaces qu’ils auront à faire face. Tout d’abord, faut avouer que l’aspect tendu du premier film est toujours là. Mené par la mise en scène et le montage sonore, Part II arrive encore à proposer des scènes tendus tout en faisant évoluer ses personnages principaux. L’emotion est toujours présente et on suit, avec un coeur tambourinant, le parcours de cette famille qui même après avoir perdu des êtres chers, luttent toujours pour leur survie et en même temps, celle de l’humanité.

La puissance émotionnelle de certaines scènes démontre vraiment le savoir faire de Krasinsky pour rendre poignant des moments simpliste mais teinté de sens à travers des détails, qui peuvent paraitre anodins, mais qui ont un impact émotionnel sur les personnages. Le cheminement de Regan (magnifiquement interprété par Millicent Simmonds), demeure vraiment le point culminant du film. La volonté de poursuivre les traces de son père sur la recherche d’un moyen pour eradiquer cette peste organique qui ravage cette terre en fait la force du film.  Son personnage agit comme une métaphore sur le fait que son handicap devient sa force (elle est sourde et elle lutte contre des êtres avec l’ouie surdéveloppé). La rencontre avec Emmett (Cillian Murphy toujours aussi percutant) renvoie un peu au father figure déjà vu dans le jeu Last of us (l’ambiance du film renvoie d’ailleurs au jeu de Naughty Dog)

Suite pas tout le temps reussi 

Mais la grande faiblesse de ce nouveau volet de Quiet Place, demeure son histoire. Même s’il fait évoluer ses personnages, la structure narrative demeure la même que celle du premier volet. La réutilisation de certaines trouvailles de mise en scène utilisés dans l’original, fait que l’impact se retrouve amoindri et on n’a plus le même effet de surprise du premier métrage. Loin d’être une répétition, ses tics font que Part 2  ne transcende jamais son statut de suite et garde une certaine reserve qui ne le libêre jamais de l’ombre de son prédecesseur. Le début laissait présager une suite vraiment différente  mais dès que le film retourne dans la continuation de l’histoire, on ressent les limites du concept.

Il y a aussi un certain éloignement des personnages d’ Evelyn (Emily Blunt toujours juste dans le rôle) et Marcus (Noah Jupe, un brin enervant), qui demeurent en retrait par rapport à Regan. Ils sont plus utilisés pour faire monter la tension lors des séquences clés et ne profitent jamais d’un avancement scénaristique digne de ce nom. Même chose pour les créatures. Ils sont plus là comme accessoire qu’autre chose. Alors que le prologue, encore une fois laissait présager, qu’on allait quand même connaitre leurs origines, mais non ce ne sera pas pour cette fois ci. La grosse déception reste personnellement le traitement des créatures qui ne transcendent jamais leur statut de monstres de services. Dommage car il y avait matière à développer.

Verdict

Au final, ce deuxième volet de Quiet Place, suit les traces de l’original (un peu trop) pour faire avancer son histoire mais garde trop de réserve tout en restant sous l’emprise de ce qui faisait la force du premier film. On a droit à une vraie évolution du personnage de Regan et aussi un nouveau venu interessant en la personne du personnage de Cillian Murphy. Certaines scènes valent vraiment le détour et font que c’est un film qui aurait du être vu sur grand écran.  Malheureusement ce ne sera pas possible dans nos contrées. Même s’il laisse un arrière goût de potentiel gaché, A Quiet place : Part 2 reste un film correct qui aurait pu atteindre des sommets mais qui se laisse apprécié sans atteindre les fulgurances de l’original.

7/10

 

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